Bonjour et bonne rentrée des classes à tous !
Installation - emploi du temps … les cancres !
Histoire, géographie, gestion, math, français, économie et enfin évaluations … beau programme bande de fainéants !
Histoire :
Dimanche 1 Sept 2013 à 10h00. Journée ensoleillée. Super !
Géographie :
Zone de l’épinette 59133 Seclin. Parfait pour rouler 45 mn en NC avant l’arrivée. Pas trop proche de Lille ce jour de grande braderie. Cool !
Gestion :
Une inscription sur internet. Un appel reçu pour confirmation chez une concession définitivement fermée. Un autre pour un essai à Saint Etienne ?! Encore un pour Seclin quand même. 2 sms, un autre appel pour une nouvelle confirmation suite à un problème informatique, 2 appels du concessionnaire, 3 mails, etc. C’est lourd. Très lourd !
Mathématiques :
Bicylindre en L à 90°, 4 temps
+ Refroidissement liquide
+2 ACT, desmodromique
+4 soupapes par cylindre
+1198.4 cc (106 x 67.9 mm)
+150 cv à 9250 tr/min
+12.7 mkg à 7500 tr/min
= SPORTIF !!
Français :
Introduction : 150 cv en version libre pour l’univers
Développement : Bridage obligatoire à 106 cv réservé en exclusivité mondiale aux Gaulois.
Conclusion : Grosse frustration pour les sportifs bleu blanc rouge !
Economie :
20 000 €. Quand même !
Assez perdu de temps passons aux évaluations.
Avec son allure de premier de la classe, le Ducati Multistrada 1200 S Touring, stoïque sur sa béquille attend l’appel. Grand, moderne, bien proportionné, chaussé de 17’ très en vogue, ce trail sportif trône devant l’assemblée ; une petite vingtaine de modèles excepté des sportives déjà expulsées du bahut.
Touring pour le transport, S pour le scientifique : ride-by-wire, contrôle de traction DTC à 8 niveaux, système de démarrage mains-libres, ABS Bosch 9ME à 3 niveaux, système Riding Mode pour 4 types de conduite (Sport, Touring, Urbain, Enduro), et le nouveau Skyhook Suspension (DSS).
Une tête ce Strada ! Assez de bagages (deux cartables) pour énerver les plus cérébralement démunis d’entre nous… oups ; vous !
Pour mes yeux exigeants, le sempiternelle bec de canard n’était pas ici indispensable tout comme l’énorme écran plat du poste de pilotage.
…
Chut, le directeur Mr Desmotouring va parler.
Bonjour, bienvenus, nous sommes heureux ….
Pour les novices ; cours de freinage …
Pour les sds ; cours d’arrimage …
Pour les Multistradistes ; cours particuliers de démarrage, because transpondeur
Pour l’ensemble ; cours de sécurité routière …
Pour les élèves du premier tour ; cours de prudence, de mise en température de la mécanique, des pneumatiques.
Pour les étourdis inscrits hors internet via le concessionnaire ; cours de désillusion ; c’est complet !
En rang, c’est parti !
De suite je suis à l’aise sur cette moto, les pieds posant bien au sol, aucun problème de stabilité à l’arrêt encore moins en roulant au pas. La position est naturelle, la direction légère aidée par un large guidon exempt de vibration. Les reposes pieds pourraient être plus grands à mon goût. Le détail qui fâche de suite sur un modèle proposé à 20 000 € ; mon talon gauche bute sur la béquille centrale placée trop haut.
1 … 2 … 3 ronds-points plus tard nous voilà déjà sur la voie d’accélération menant à l’autoroute. Menant directement sur la troisième voie de l’autoroute ! Un coup d’œil rapide sur l’énorme compteur aussi fade qu’une Nintendo de première génération : 164 km/h ! Oh déjà ! Le mode « slow on choff » préconisé au briefing semble Alzheimérisé... Enfin un ralentissement, enfin un regard vers l’ensemble du groupe maintenant disparu ! J’imagine la stupeur des néophytes chevauchant les Diavels ou autres Monsters !
Le groupe recolle. Après le préchauffage, le chauffage : 205 km/h. Juste assez pour apprécier la stabilité de l’engin à grande vitesse. Néanmoins la protection n’est pas parfaite et la bulle me renvoie beaucoup de turbulences désagréables dans le casque. A cette allure, un réglage s’imposait, fallait-il le savoir !
P’tain, un ralentissement éclair et tout se fige, tout s’éclaire de rouge, aucune autre alternative que de passer au serrage de pinces . Quel mordant, quelle puissance, quel comportement de la fourche ! Seules les déformations de la chaussée provoqueront quelques louvoiements sans pour autant nuire à l’excellente tenue de cap. Aucun doute concernant la grande qualité de l’équipement offert sur ce modèle.
Ouf (français), nous sortons de cette autoroute proche de Lille (géo) bien trop encombrée maintenant (histoire) pour rouler aussi nombreux (maths) à vive allure (gestion) avec des motos de prêt (économie).
Les prises d’angles sont facilitées par une direction aussi légère que précise. La conduite est intuitive comme avec beaucoup de motos aujourd’hui. L’impression de « tomber » à chaque pression sur le large guidon n’existe pas ici et les 234 kg de l’engin sont rapidement oubliés. Encore plus avec un moteur reprenant sans cogner dès 2000-2500tr/mn selon le rapport engagé. La douceur de l’embrayage est un régal. Un faible tirage sur le levier suffit à engager les rapports de suite parfaitement verrouillés. Dans ce contexte, les performances de ce bicylindre rendent la moto très polyvalente et agréable sur sa plage de régime intermédiaire. Plus haut, passé 7000tr/mn, il enfile sa tenue de sport pour par exemple s’extraire d’une situation délicate ou alors simplement jouer avec le caractère rageur mais non brutal du 106 cv … Bien entendu !
Me voilà maintenant à 140 km/h sur la nationale en toute décontraction calé sur une selle moelleuse au dosseret bien conçu. La gestion des suspensions gomme efficacement les aspérités de la route pour mon plus grand confort. Bluffé, je surfe maintenant sur la chaussée comme déconnecté du macadam. Cerise sur le gâteau, aucune plongée de la fourche durant les phases de freinage. Extra !
Parlons moteur !
4 modes : Urban, Touring, Sport et Enduro facilement sélectionnables via le bouton poussoir des clignotants et visibles dans un hublot au tableau de bord. 4 cartographies différentes. Oublions le dernier mode qui ne déconnecte pas l’abs mais simplement le retarde au maximum afin de permettre la glissade. La Multistrada n’a ni l’âme ni le look d’un trail off road.
Parti en Touring pour n’emmener que moi sans bagage je teste maintenant le mode Sport : pas beaucoup de chambardement. Urban alors … peut être une réponse moins réactive à la poignée rendant la bête en veille plus souple mais sans plus. Peu de différence en raison peut être de mon oubli de couper les gaz à chaque sélection indispensable au travail de l’électronique comme précisé lors du briefing … merdum ! Certes mais l’explication est ailleurs ; Les modes Touring et Sport « remplissent » le moteur dans les tours. L’Urban la bride à 100 cv. Résultat : 100 cv disponibles en mode Urban, 106 pour les autres. 6 cv de différence chez nous contre 50 cv ailleurs, vous avez tous compris.
Déjà l’heure des mamans !
45 mn de découverte et de plaisir. Pas vraiment 45 mn de respect du code de la route.
Pas forcément adepte du gros trail sportif, je reconnais volontiers à ce modèle la polyvalence, un excellent comportement routier, la vivacité, la pertinence de son électronique embarquée et sa simplicité d’emploi mais aussi un caractère sportif bien trempé et l’ennui rapide de rouler à 90km/h. Vraiment dommage que le bridage français rende la gestion électronique du moteur au guidon quasiment inutile.
Oui, la Multistrada 1200 S Touring est bien une Ducati donc une sportive dans l'âme !